Rencontrer les agriculteurs, un levier d’éducation à l’alimentation plébiscité par les Français selon la consultation citoyenne
En matière d’éducation à l’alimentation, les Français sont conscients des difficultés, « connaissent les solutions et veulent maintenant passer à l’action », conclut l’analyse de la grande consultation citoyenne autour de la question « Comment sensibiliser et éduquer nos enfants à mieux manger ? ».
Ses résultats ont été dévoilés le 7 juin lors du grand événement de lancement des Journées Nationales de l’Agriculture aux Arènes de Lutèce. La question a mobilisé 31 297 personnes qui ont formulé 727 propositions ayant suscité 80 653 votes en ligne du 23 février au 26 avril dernier.
La consultation citoyenne a été initiée par #Agridemain et Make.org – avec le soutien du Salon International de l’Agriculture, Open Agrifood, du Club de la Table Française et des Journées Nationales de l’Agriculture et le parrainage du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire -, dans le cadre des JNAgri 2024, portées cette année par la thématique de l’éducation à l’alimentation. Les conclusions ont été présentées en présence de Florence Berthout, la maire du 5e arrondissement de Paris et de Nicolas Chabanne, fondateur de « C’est qui le patron ?! » et soutien de cette 4e édition, ainsi que des mécènes de la manifestation qui proposent un événement festif à destination du grand public aux Arènes de Lutèce ces 7 et 8 juin.
Les Français conscients des enjeux de l’alimentation
Les résultats de la consultation montrent que les Français sont bien conscients des enjeux de l’éducation à l’alimentation, notamment en matière de santé publique. Les maladies liées à une mauvaise alimentation, dont l’obésité, sont en effet en hausse*. Cette situation s’explique entre autres par une méconnaissance de l’origine des aliments due à une déconnexion avec le monde agricole et une diminution du temps consacré à cuisiner en
famille.
Parmi les solutions formulées, Make.org a identifié 7 axes d’actions jugées prioritaires par les citoyens : « activités pratiques », « qualité et diversité de l’alimentation », « alimentation scolaire », « famille », « agriculture et production », « santé et sport », « prix et marketing ». Ces pistes s’avèrent consensuelles, puisqu’elles ont reçu 75% de votes favorables.
Des propositions pour passer à l’action
Estimant nécessaire de « valoriser les produits locaux, bruts, de saison et limiter les produits industriels, trop sucrés, contenant des additifs… », il ressort de ces votes une « volonté de progresser grâce à une compréhension plus globale de la diététique et des besoins du corps humain : apports nutritionnels, équilibre alimentaire, activités sportives… ».
Pour favoriser les transitions, plusieurs leviers sont identifiés par les citoyens :
• Les activités pratiques : cours de cuisine, ateliers de dégustation ou encore approches ludiques.
• Le moment des repas dans les cantines scolaires, pour sensibiliser à la qualité des aliments par exemple.
• Une meilleure compréhension du monde agricole : pour les participants, celle-ci pourrait notamment passer par des visites des fermes, la mise en place de potagers à l’école, le développement de liens avec les producteurs locaux.
• La famille : la formation des parents à partager avec les enfants en cuisine ou pendant les repas est notamment suggérée.
Dans leurs interventions, les participants à la consultation évoquent aussi le contexte actuel d’inflation et pointent la nécessité de réfléchir au modèle économique de l’alimentation.
Les résultats détaillés sont à retrouver sur educalimentation.make.org
(*) : D’après l’Inserm, les maladies liées à une mauvaise alimentation augmentent notamment chez les plus jeunes et en particulier dans les milieux défavorisés entraînant un coût de 10 milliards d’euros pour la sécurité sociale.